Doucement doucement Comme une feuille se pose L'oiseau s'était blotti juste au creux de sa main Et l'enfant ébahi La paume en coquillage Sentait son coeur ouvert aux vastes vents marins Si joyeux de sentir Un instant captivée La boule frémissante emplumée...

Par bouts et morceaux, pauvre arlequin, visage luminaire, Tu fais croire à la joie, tu forces la gaîté. Ton habit prismatique éclate et décompose Les lumières truquées en brillants artifices. Pauvre arlequin, la foule stupéfiée En oublie ses misères l'espace...

Je voudrais lancer des cris d'obus qui crèvent loin Dans les campagnes tranquilles où l'on rêve Le soir à la veillée à demi assoupi Je voudrais exploser un tumulte de sang Une bouillie d'horreur dans les forêts profondes Où les brumes ouatées s'effilochent...

Oui j'aime ouvrir un livre à sa page première Ou avoir à ma table une feuille vierge Ou observer le soir une fenêtre close ............ J'aime comme une attente ou comme une promesse J'aime en cet inconnu l'inconnu qui parait Comme un reflet dans l'eau...

J'aime Déchiffrer ton corps aux mille hiéroglyphes Et dont les courbes pleines, les lascives splendeurs Sont parcourues de rêves et d'obscurs mystères Je chemine le long de ses chemins étranges Sans jamais me lasser de leur altérité Ton corps aux mille...

Mais tu vas me chercher jusque dans mes entrailles Jusque dans mes ardeurs et l'intime de mon ventre Et je n'ai pas de rives où marcher solitaire Oh je voudrais m'enfouir au plus profond d'un puits Et que la vase au fond me suce lentement Et que pas un...

J'ai l'âme chien crevé qui flotte au fil de l'eau J'ai l'âme effilochée qui traîne au fil des jours J'ai l'âme errante et lasse d'envies ennuyées Et sans cesse évanouies comme l'eau dans les sables Comme l'eau sous les doigts j'ai l'âme qui se file Inexistante...

Le souvenir hélas d'un souvenir perdu laisse plus d'amertume et de mélancolie...

J'ai l'âme lendemain pâteux des jours de fêtes Des fêtes achevées Fanées comme les fleurs Oubliées dans les vases J'ai l'âme saison morte indécise et brumeuse Brumes de plat pays Salissantes et grises Et chargées de poussières J'ai l'âme hullulant son...

Tout d'abord, j'ai questionné les mots Puis le silence entre les mots Et puis mon souffle encore Qui révélait en lui comme un rythme caché Je me suis penché vers la terre pour la pétrir à deux mains Je me suis coulé dans les herbes fraîches et les foins...